Finie la Dolce Vita et immersion dans la réalité dominicaine. Nous partons donc vers Saint Domingue, Carole au pilotage, William au guidage.

La ville est bruyante comme toutes les capitales, les klaxonnes raisonnent en permanence, les gaz d’échappement suffoquent, les odeurs font de curieux mélanges. Les ordures sont omniprésentes et jonchent les trottoirs de la plupart des rues, on s’y habitue !

La règle de conduite est simple : plus t’es gros, plus tu klaxonnes et plus vite tu passes : cela s’appelle de l’intimidation ! Finalement, la loi du plus fort est universelle. La vigilance est de mise, les motos déboulent à droite puis d’autres à gauche, les taxis s’arrêtent sans prévenir, le tout dans un joyeux déchainement de klaxonnes. On va éviter de froisser la tôle, la caution est élevée…

En soirée, nous nous sommes mêlés à une fête en front de mer, avec une multitude de jeux pour enfant, un karaoké géant, des sonos, des bières… une ambiance de quartier. Encore une fois, on apprécie les sourires et la très bonne humeur générale. Habituellement timide, Thomas a même participé à un jeu sur l’eau avec un sourire jusqu’aux oreilles.

Le plus « choquant » finalement dans cette ville, c’est l’absence d’insécurité, d’agressivité, aucun regard échangé qui ne soit pas amical. La partie coloniale est plutôt sympa, cathédrale, panthéon, maisons coloniales. Pour un rafraichissement culturel, petit musée sur la découverte du nouveau monde par Totofe Colomb, le massacre des Indiens Tainos, l’évangélisation, l’esclavagisme puis l’indépendance.

On comprend aussi que la République Dominicaine est une jeune démocratie qui a été soumise à la dictature d’un homme pendant prés de 50 ans. Aujourd’hui, comme en France, la campagne électorale pour les présidentielles est lancée à grands coups d’affichage 15 x 10 mètres à chaque coin de rues et de villages.

Le 11 Juin, nous avons fêté comme il se doit les 37 ans de William, petit resto, gros bisous et quelques ballons gonflés dans notre sinistre chambre d’hôtel selon les souhaits de Thomas, car pour lui un anniversaire sans ballons ce n’est pas vraiment un anniversaire. Eh oui, c’est festif le ballon !

Nous quittons la « caliente » capitale avec plaisir pour se rafraichir dans les proches montagnes de Jarabacoa. Superbes paysages, nature variée, une région agricole avec des cultures de légumes et de fleurs. Erreur d’appréciation du copilote et on termine sur une piste. Résultat : 1h30 de 4x4 sans 4x4. Thomas a adoré, le dos de William un peu moins. La ville ressemble un peu aux Alpes. Un peu… il y a même des sapins ! Le soir, une ambiance de fiesta avec « combat » de « qui aura la plus grosse sono dans sa voiture ». Encore une belle soirée !

Le lendemain, on change de décor, direction le Nord pour rejoindre Puerto-Plata et Sosua. Une étrange ambiance le soir : beaucoup de vieux messieurs européens ou américains avec de jolies et avenantes dominicaines. Pas franchement la balade familiale du soir, vite on rentre à notre hôtel.

On termine notre semaine d’itinérance par Cabarete, un lieu sportif dédié aux sports de voile : kite-surf et fun-board. Hôtel « le sans souci » (on confirme !), les pieds dans l’eau, ambiance tatane et dent de requin.

On décide de se poser dans la péninsule de Samana pour le reste de notre séjour, on loue un pied à terre à Las Terrenas et fissa, on lance les machines à laver ! Nous sommes étonnés d’entendre parler Français à tous les coins de rues. Les restos, agences immo, bars sont majoritairement tenus par des Français. Pas franchement dépaysant, mais bon le village est agréable, les plages environnantes superbes et il y a des tas de choses à découvrir. On se fait des courses au supermarché, du coup très européanisé : haricots verts (en boite) avec des petits oignons. On en rêvait… sans blague ! Au programme : belles plages, cocos à gogo, musique à donf, école sur le sable… un rythme effréné.

Point de vue excursions… En route sur les traces des indiens Taïnos dans le parc des Haïtises : traversée en bateau mouvementée avec à la clef mangrove, grottes, dessins rupestres et décors ressemblant à la baie d’halong. Tout au long de la journée, Nicolas notre sympathique guide français (gérant de l’agence Flora Tour), nous a fait découvrir ce parc national unique.

Il y a eu aussi des ratés avec notamment la recherche non aboutie de la Playa Rincon. Nous avons en effet dû abandonner après une heure de route défoncée et à moins de 3 kms de l’arrivée, notre voiture n’est définitivement pas adaptée pour sortir des sentiers battus !!! Nous nous consolerons avec une carte postale.

Ce que nous gardons de cette première étape : une population ultra sympathique, des tonnes de sourires, un métissage revendiqué et accepté, des décibels de Merengue mêlées aux bruyants moteurs et aux gaz d’échappement, des sites sauvages mais aussi des cases dénuées de tout confort, une pauvreté certaine, un tourisme de masse sur le déclin avec des tas de sites abandonnés et de gros ressorts massacrant le paysage.

Nous avons désormais hâte de rejoindre le Costa Rica… to be continued !